Le commerce des espèces sauvages encourage la corruption, compromet la stabilité dans ?tats fragiles et menace les espèces iconiques jusqu’à l’extinction. Il représente 19 milliards de dollars et constitue une source de financement du crime organisé et des terroristes. William Hague, Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, a reconnu la nécessité de convaincre la communauté internationale de prendre des mesures pour lutter contre ce fléau et d’obtenir l’engagement des pouvoirs publics au plus haut niveau du gouvernement. En février 2014, 42 pays se sont réunis à Londres et ont signé la Déclaration sur le commerce illégal des espèces sauvages. Ils ont pris l’engagement collectif d’y mettre fin, d’aider les communautés qui en subissent les conséquences et de protéger les espèces menacées.
La Déclaration de Londres vise à renforcer les engagements politiques des 42 Gouvernements, notamment :
- à soutenir la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flores sauvages menacées d’extinction (CITES) et l’interdiction du commerce international de l’ivoire jusqu’à ce que la survie des éléphants ne soit plus menacée par le braconnage;
- à considérer le braconnage et le trafic des espèces sauvages comme un crime organisé? grave au même titre que le trafic de stupéfiants, d’armes et la traite des êtres humains;
- à renoncer, pour la première fois, à utiliser des produits issus d’espèces menacées d’extinction.
La Conférence a également concrétisé plusieurs engagements nationaux :
- Le Canada a versé 2 millions de dollars au fonds d’urgence afin de lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages en Afrique de l’Est et en Afrique centrale.
- L’Allemagne s’est engagée à débloquer 16,9 millions de dollars pour soutenir les efforts du Cameroun en matière de conservation.
- Le Botswana, l’?thiopie, le Gabon, la Tanzanie et le Tchad ont lancé l’Initiative pour la protection des éléphants pour obtenir de? nouveaux fonds de sources privées et publiques afin de protéger les éléphants. Les gouvernements participants se sont engagés à honorer un moratoire de 10 ans sur la vente de l’ivoire, à interdire le commerce national de l’ivoire et à détruire tous les stocks d’ivoire illicites.
- Le Royaume-Uni a défini un ? Engagement? à l’action ? qui inclut le versement de 10 millions de livres sterling aux gouvernements, aux organisations non gouvernementales et aux associations caritatives pour les aider à lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages et à atteindre les objectifs de la Conférence de Londres. On fera le point sur cet Engagement en février 2015 pour évaluer les progrès.
Depuis la Conférence, la situation s’est améliorée. Au Viet Nam, une destination importante pour les produits illégaux issus d’espèces sauvages, le Premier Ministre Nguyen Tan Dung a adressé une Directive aux ministères, aux secteurs et aux autorités locales pour intensifier la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, renforcer les efforts interinstitutions aux points de contr?le et aux frontières et traiter les problèmes liés au commerce illégal de ces espèces. Lord de Mauley, Ministre chargé de la conservation de la faune sauvage, s’est rendu en avril au Viet Nam et en Tha?lande pour évaluer les progrès et voir ce que le Royaume-Uni pouvait faire pour soutenir davantage leurs efforts.
Les Philippines prennent des mesures énergiques pour lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages. Le pays a intercepté à Palawan et à Mindanao des navires transportant des parties d’animaux. Dans une vaste allocution, Ramon J.P Paje, Secrétaire de l’environnement et des ressources naturelles, a indiqué que son pays soutiendrait les actions internationales pour lutter contre le commerce de l’ivoire.
Lors de la Journée mondiale de la vie sauvage de cette année, la Chine a organisé au zoo de Beijing un événement auquel ont assisté les représentants des ministères de l’environnement. Cet événement a pris place après la participation de la Chine à deux grandes opérations qui ont conduit à 400 arrestations et à plus de 350 saisies. Un stock de plus de six tonnes d’ivoire confisqué a été détruit dans la Province de Guangdong.
Aux ?tats-Unis, le Congrès a débloqué 45 millions de dollars pour la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages par le biais d’un projet de loi de portée générale pour 2014. Cela vient s’ajouter aux 10 millions de dollars affectés en 2013 et reflète la sensibilisation croissante du public à la protection des espèces sauvages menacées d’extinction.
Sur le continent africain, le Tchad a détruit 1,1 tonne d’ivoire pour démontrer sa détermination à éradiquer ce commerce. L’?thiopie s’est engagée à mener une opération similaire. De son c?té, le Président gabonais Ali Ben Bongo s’est engagé à faire de la protection des espèces sauvages une priorité, prenant des mesures pour lutter contre le commerce illégal des espèces menacées d’extinction et préserver les forêts qui constituent un écosystème unique. Lors de la Conférence de Londres, il a annoncé la création de plans d’action pour?imposer de nouvelles sanctions aux braconniers et aux trafiquants. Le Botswana a déjà fait des efforts immenses dans ce domaine et a besoin d’un appui pour continuer. Il a offert d’accueillir la prochaine Conférence qui aura lieu en 2015.
Aux Nations Unies à New York, le Groupe d’amis concernés par le braconnage et le trafic d’espèces sauvages, présidé par le Gabon et l’Allemagne, se réunit régulièrement pour maintenir l’élan politique et examine comment l’Assemblée générale de l’ONU peut apporter une valeur ajoutée aux efforts nationaux et internationaux. Le Royaume-Uni est fier d’être un membre de ce groupe.
Des progrès ont eu lieu depuis la signature de la Déclaration de Londres. Toutefois, son impact dépend de sa capacité à maintenir l’élan acquis et à renforcer le soutien politique. Le Royaume-Uni exhorte les pays qui n’étaient pas présents à la Conférence de Londres à signer la Déclaration de Londres et à se joindre aux efforts déployés pour lutter contre le commerce illégale des espèces sauvages.
Nous avons les outils et la volonté politique pour éradiquer ce fléau de nos communautés et sauver la plupart des espèces sauvages menacées d’extinction. La Déclaration de Londres nous donne un cadre convenu pour travailler plus étroitement ensemble. Ensemble, nous pouvons jouer un r?le déterminant. ? ?
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